« Ne bouge plus. Voilà ». Clic. Bzzzzzzzzzzzz.
1987. A cette époque, les photos du repas de Noël en chemises bariolées se faisaient à l’aide d’un Pola dernier cri. La classe à Dallas. Presque 30 ans plus tard, les clichés sont sagement nichés dans les vieux albums photos. On les ressort de temps en temps, pour rire des fringues de la Tantine ou revoir le Papi encore vaillant. Aujourd’hui le Pola a de nouveau la côte. Rencontre avec David Haffen, photographe parisien, qui en a fait sa spécialité.
Les clichés Polaroid ont du charme : un poil fanés, ils sentent bon les années 80, la jeunesse, les rires, les cigarettes en chocolat, les tours en Deudeuche, les vacances à la campagne et les shorts trop courts. Le vintage a le vent en poupe : la nostalgie nous a tous gagné. Alors on cherche partout un vieux bicloune rouillé à retaper et on se met au Pola. Ainsi, la vie est plus belle.
David Haffen est un photographe de talent. Pour s’en convaincre, il suffit d’admirer son travail sur son site web. Photojournaliste indépendant, il a monté son propre studio il y a quelques mois, au cœur du deuxième arrondissement de Paris, au fond d’une cour où le temps semble s’être arrêté. Il partage les murs avec un autre photographe et une agence de relations presse.
Là, dans son joli cocon, il propose des portraits au Polaroïd. Mais attention, ne vous méprenez pas : David n’utilise pas le vieux 600 retrouvé au fond du grenier de Mamie. Ce qu’il aime, c’est capter l’expression et le regard de son modèle grâce à son Polaroid 800 SE, utilisé pour les tests lumière dans les studios photo des années 1980.
Devant le fond gris, près d’un pare-choc de Renault 5 et d’une collection de bouquins sur lesquels on aimerait se pencher davantage, il faut poser. Pas facile pour une réfractaire comme moi, adepte du sourire crispé et persuadée d’avoir un « gros petit nez ». David propose 5 tirages : le résultat est direct, instantané. L’occasion de grimacer, s’amuser, s’embrasser ou juste se trouver beaux.
Le petit truc en plus qui fait plaisir ? Le photographe propose un agrandissement de l’une des cinq photos, sans perte de qualité, à partir du négatif. Vous vouliez votre portrait façon eighties au dessus de la cheminée ? Tout est possible ! David vous enverra également une version numérique, bien pratique pour crâner sur les réseaux sociaux.
Le rétro, c’est définitivement son dada. Après le portrait Polaroid, qu’il est l’un des seuls photographes à proposer au sein de la capitale, David Haffen aimerait aller encore plus loin… dans le passé. Après les 1980’s, place au débuts de la photographie. « Je voudrais faire des portraits via une antique chambre photo, explique-t-il. L’idée serait d’accompagner le modèle jusque dans le développement du cliché, dans une chambre noire installée dans le studio « . Une initiation passionnante pour les amnésiques que nous sommes, bien trop habitués à la facilité du numérique. A découvrir prochainement !
Clic. Bzzzzzzzz. On recommence ?

Tadam ! Voilà le résultat 😉
Si l’aventure vous tente, rendez-vous sur le site web de David Haffen 🙂
Studio photo argentique et numérique
10, rue Léopold Bellan
75002 Paris
06 62 19 07 26 / 09 83 41 55 82
Tarifs // 50 € les 5 tirages // 40 € l’agrandissement