Un dimanche après-midi, j’ai résisté à la traditionnelle sieste de 14h -17h pour me rendre au Musée Vivenel, dans lequel je n’avais pas mis les pieds depuis ma période couettes et Pog’s, à l’école primaire. Cette fois, exit le cours du maitre au milieu des maquettes de mammouths : je pars à la découverte des ateliers jubilatoires. Le musée, s’il est bien connu des jeunes Compiègnois, attire un nouveau public depuis quelques années, celui des adultes.
Marie Goussé, une artiste plasticienne, propose au musée ses ateliers jubilatoires. Un nom intrigant et rigolo, derrière lequel se cache deux heures d’initiation à différentes techniques d’art plastique.
L’artiste nous accueille à 14h tapantes dans le hall. Juste à côté de moi se tient le buste impérieux de l’ami Vivenel, mécène local à l’origine de la création du musée, en 1841. Avec ses boucles d’oreille tombantes et sa robe longue, Marie Goussé a un air de baba-cool qui me rappelle certains étudiants en art qui hantent les musées parisiens. Mais elle a aussi la rigueur des professeurs passionnés par ce qu’ils enseignent. Nous sommes 17, entre mamans entourées d’enfants curieux et jeunes adultes à la recherche d’une occupation dominicale. « Tout le monde doit participer », insiste Marie Goussé, à une maman qui espérait simplement assister son fils. Elle nous distribue ensuite des feuilles blanches épaisses, un chiffon et des pastels gras. L’initiation à ces bâtonnets qui ressemblent à de gros crayons de couleur sera le thème de l’atelier du jour. En y regardant de plus près, je m’aperçois que les pastels ressemblent aux crayons cassants qu’on nous donnait à la maternelle, pour réaliser les chefs-d’œuvre qui ornaient ensuite le frigo des parents. « Une véritable après-midi régressive », sourit une participante d’une trentaine d’années.
Première exercice : dessiner une poule. La blague, je n’ai dessiné depuis la primaire, et déjà à cette époque mes canards ressemblaient bien souvent à des gros dindons. « Vous allez apprendre à faire des traits épais et des traits fins », explique Marie Goussé. Pas si simple. Il faut dire que le pastel ne permet pas une multitude d’effets différents, à cause, en grande partie, de la grossièreté de sa mine. Bingo, ma poule ressemble à un coq dopé aux OGM, « C’est pas grave, lance, pour me rassurer, Pauline, installée à côté de moi, ça sera une poule travestie ».
Place aux paysages. Nous apprenons à mélanger les couleurs au doigt pour créer des dégradés, des impressions de mer perdue dans un ciel de tempête. Certains enfants s’en sortent admirablement.
Il est temps, ensuite, de se balader dans le musée et de partir à la recherche d’une œuvre à reproduire version pastels. Nous déambulons, et, près d’un lit en bois improbable, je découvre l’huile sur toile de François Fleury, « Paysage d’Italie », daté de la première moitié du 19e siècle. Assise par terre, les visiteurs du dimanche m’observent avec curiosité. Sur ma feuille le paysage d’Italie devient vite une oasis en plein désert… Mais je suis rassurée : c’est toujours mieux qu’un dindon.
Pour tout connaitre sur le Musée Vivenel et ses animations, c’est ici et ici !