La dernière fois que j’ai joué à un jeu de société, je devais avoir 13 ans. C’était sans doute une partie de Cluedo, à laquelle j’ai lamentablement perdu. Il y a quelques années, certains de mes amis se sont pris de passion pour les jeux de plateaux : d’interminables parties durant lesquelles les uns tentent de voler des territoires aux autres, tout en passant des épreuves dans des mondes peuplés d’elfes aux grandes oreilles. Résultat : j’ai fini par boycotter ces soirées (mais j’ai gardé mes amis, tout de même).
Il était donc peu probable que l’exposition organisée par la municipalité de Compiègne à l’espace Saint-Pierre des Minimes, intitulée « Fêtes vos jeux », m’intéresse.
Mais j’aime les défis.
Dimanche après-midi, je suis partie à la recherche de mon âme d’enfant, embarquant au passage une amie (coucou Pauline) qui n’avait pas touché un Mille bornes depuis un moment. Jusqu’au 10 janvier, les visiteurs des Minimes peuvent, entre autres, admirer des jeux vintage exposés dans les vitrines. On y voit le Cochon qui rit inventé en 1932 par Joseph Michel et réédité jusqu’aux débuts des années 1960 ou encore un Monopoly de 1953, avec ses billets en anciens francs. En m’approchant, je remarque que les joueurs pouvaient s’offrir les Champs Elysées pour seulement 35 000 francs. Chouette époque.
Les membres de l’association L’Ar’Aisnes des jeux, basée à Saint-Quentin, sont aussi de la partie : ils initient les visiteurs à des jeux modernes. « Nous en avons apporté une trentaine, m’explique Amélie Savreux, membre fondatrice, Ici, le Flick’N’Up est destiné à toute la famille », continue-t-elle en m’indiquant des figurines de cow-boys et d’indiens prêts à en découdre sur un plateau où l’on aperçoit un saloon. Un peu plus loin, une sexagénaire ravie s’exerce à un « Tetris » en trois dimensions. Je reste dubitative.
Les initiations s’adressent également aux tout-petits avec des jeux comme « Paf Muraille », dont le but est de dégommer un château-fort à l’aide d’une boule de démolition. Voilà une expérience qui m’aurait beaucoup plu si j’avais eu 20 ans de moins.
Avec Pauline, nous nous accordons une pause thé dans le salon aménagé durant tout l’hiver. La petite entre prise de Brigitte van Hull, qui propose des thés et des pâtisseries délicieuses, reprendra ses quartiers dans le les jardins du Palais de Compiègne, dès les beaux jours.
Un constat s’impose : les jeux modernes ne me tentent pas vraiment, je n’ai pas la patience d’apprendre de nouvelles règles. D’autres visiteurs sont, heureusement, bien plus curieux que moi : à partir de 16h, en guise de balade dominicale, ils sont venus nombreux s’initier en famille. L’exposition est un succès, ce qui n’est pas pour déplaire à l’un de ses concepteurs, Hassan Chazzary : « Après un début calme mi-décembre, les week-ends sont maintenant bien remplis ! » m’explique t-il.
Avec son collègue, Laurent Ferlay, il a conçu la dernière partie de l’exposition, des jeux classiques en grand format, faits de bois et de carton. C’est le moment de nous lancer dans une partie de Puissance 4 enflammée. Une fois devant, je reste un instant interrogative : quelles sont les règles déjà ? Ah oui. Quatre pions de la même couleur alignés et c’est gagné ! Résultat : les méninges s’activent et les rires fusent. Bravo les Minimes : j’ai presque envie de me remettre au Cluedo le weekend prochain.
Chaque semaine, des animations gratuites sont prévues en marge de l’exposition. La prochaine a lieu ce mardi, de 14h30 à 17h avec la projection du film Jumanji suivie d’un goûter. Vite, on y court !
Vous aussi, ça vous tente ? Rendez vous à Saint-Pierre des Minimes – entrée libre, ouvert du mardi au dimanche de 14h à 18h – 03 44 40 84 83 – Jusqu’au 10 janvier.
* Article paru dans le Courrier Picard, le 29 décembre.